Pour une Journée Mondiale du Pet

Je réagis sans retard à l’appel au P. de la Patrie et du reste du monde.

Premier sujet d’incertitude : le pet est-il une marque de dérèglement ou tout à l’inverse une marque de bon drainage pneumatique comme le rot son faux frère ?

Deuxième problème : le pet peut-il être collectif comme le cri et le rire. J’en doute, certains ont l’estomac paresseux, d’autres ont la tripe folle. Dur de synchroniser ce monde pro biotique qui fermente dans le noir.

Troisième champ d’exploration : peut-on réduire le pet à un bruit et à une odeur, peut-on espérer le rendre visible comme le feu-follet. Existe-t-il un esprit du pet, comme le concept qui fait pschitt de Chirac, un dieu du pet, moins faux cul qu’Éole et plus aérien que Hercule, un génie du pet capable de ridiculiser les luthiers et autres fabricants de cornemuses.

Mais peut-on faire le tour du pet sans en étudier les causes ?

Là, place au mot magique: le pet est le résultat du carminatif

Un aliment carminatif, du latin « carminare » qui signifie «carder la laine», transformé en latin médiéval en «carminativus» signifiant «disperser en grattant», d’où «purifier, nettoyer en éliminant», est un aliment qui favorise l’expulsion des gaz intestinaux, tout en réduisant leur production. Parmi les plantes carminatives, on peut citer le gingembre, l’ail, la menthe poivrée, le fenouil, l’aneth odorant, l’anis vert, le basilic, la cardamome, le cerfeuil, la coriandre, l’estragon, l’hysope, la marjolaine, la noix de muscade, l’oignon, la sarriette, la sauge, le thym, l’angélique sauvage… La gastronomie traditionnelle associe fréquemment ces plantes aux légumes secs tels que les haricots. La phytothérapie associe les plantes cholérétiques et cholagogues aux plantes carminatives afin de soulager des troubles digestifs, notamment la constipation.

Mes réflexions sur les manifestations capables de donner au pet ses lettres de noblesse ont beaucoup progressé à la faveur d’une insomnie passagère.

Une journée internationale c’est bien, mais ne pourrait-on si j’ose dire, pousser le bouchon plus loin et envisager la reconnaissance comme discipline olympique à l’occasion des jeux à Paris, plus belle ville du monde ? L’idée est que, dans presque tous les domaines, c’est par l’action d’une élite réduite, mais talentueuse que s’établit le succès et la grandeur d’une pratique humaine.

J’ai éliminé le Prix Nobel du pet, trop marqué par la dynamite, j’ai finalement abandonné l’idée d’une statuette en baudruche à l’Oscar du pet (trop bling-bling et hollywoodien), j’ai ruminé, dans l’esprit des Goncourt, un Pet de l’année romanesque et publiable, j’ai hésité, pour le guide Michelin, à créer un système complémentaire des « étoiles », des «bib gourmands» et des «bonnes tables» et que l’on pourrait appeler les «prout-prout», j’ai laissé tomber l’EuroPetvision et le TelePethon, mais je dis oui à l’épreuve olympique.

Je ne suis pas enclin aux théories du complot et aux évasions mystiques, mais croyez-moi ce n’est pas par hasard qu’il y a un P dans OlymPique (et aussi dans Paris, plus prémonitoire que Lutèce). Pour qui sait observer le vent dans les voiles du «fluctuat nec mergitur», il n’y a pas de coïncidence, il y a un message providentiel.

Je vois d’ici le podium et j’entends la musique des hymnes, la Marseillaise en do majeur et en sol étranger.

Voyons grand, épreuve individuelle de pet masculin, épreuve individuelle de pet féminin, épreuves de pet par équipes, peut-être pourrait-on promouvoir aussi le pet en steeple, le pet artistique, le pet complet, le pet acrobatique et ajouter la discipline au décathlon devenant aussitôt le hendécathlon (préfixe grec oblige). Doit-on associer le pet à l’athlétisme, à l’aviron, aux sports de combat, laissant le choix aux spécialistes. Mais pourquoi pas pour les jeux d’hiver, créer l’épreuve de pet sur glace en solo ou en couple, le P nordique et le P alpin tant qu’il y a de la neige sur terre ?

Voilà c’en est dit, dans la noble incertitude de l’Olympisme, triomphera l’idée simple que dans le pet l’important c’est de participer.

Jean Louis Lacombe